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Orta 2023 - Un lionceau dans l’Arène

Orta2023-photo-titre

Un an après que l'idée folle ait germé dans nos esprits, Nono et moi repartions enfin vers Orta pour tenter de boucler l’intégrale de ces “Ten in ten”, un an à patienter et à rêver cette aventure…

 

Je rappelle la présentation du parcours, cet aller-retour de 10,5km au bord du lac, composé à 85% de bitume et de sentiers stabilisés – gravillons pour le reste, avec quelques passages ombragés. Je le décompose en 3 grandes parties, la première (km 0 - 5), beaucoup de chemins et peu de bitume, quelques petites montées, la seconde (km 5 - 7,5) sur route, plutôt plat le long du lac jusqu’à la sortie de Pella, et la 3ème (km 7,5 – 10,5), large ruban de bitume qui ondule en une succession de montées et descentes jusqu’au demi-tour à Ronco. Au total, on cumule environ 400m en le parcourant 4 fois.

Vu par mes croc’s, cela donne ça : 300 mètres après le départ du Lido di Gozzano, on emprunte un sentier de graviers gris le long d’un vieux mur de pierres à l’ombre de grands arbres en bord de lac, au bout duquel un tout petit coup de cul nous sort de la forêt. Une première fontaine bien fraîche nous tend les bras juste avant le km 2. Ensuite, c’est une petite partie bitume, la route ondule entre lac et jolies maisons, et nous ramène sur un nouveau petit chemin de graviers juste après le km 3, on quitte alors  la route pour  un passage plutôt ombragé qui serpente et se rétrécit, coincé entre 2 murets (lors du premier passage, on se plaque au mur pour laisser passer la tête de course du 10km déjà sur le retour), auquel succède un large sentier poussiéreux plein de racines assassines longeant l’eau, c’est le km 4, qui nous amène au bord du lac par une ligne droite encadrée de petites haies, puis par un sentier en gravier débouchant sur la plage, bondée le week-end.

En sortie, on débouche sur une grosse montée (un mur !) sur un très ancien revêtement bien dégradé et vaguement pavé. En sortant de la descente bitumée suivante, on retrouve la route pour traverser alors le petit village de Lagna rappelant certains passages du Marathon des Vignobles d’Alsace, avec son lavoir, ses balcons fleuris et ses jardinets - ainsi qu’une fontaine, stop systématique pour détremper la casquette ou le buff - pour atteindre le poste de ravitaillement du km 5 au dessus d’un petit pont enjambant un ruisseau, petit coin de fraîcheur où sont proposés eau fraîche, plate ou gazeuse, coca, tomates, biscuits salés, petits croûtons de pain, assiette de gros sel, quelques bières (au deuxième tour) et d’énormes pastèques… 

Virage à droite en sortie, on reprend la route, ouverte à la circulation. Après avoir longé une station d’épuration, l’attraction la moins glamour du circuit, le profil descendant nous amène alors à l’entrée de Pella, (le panneau lumineux ne fonctionne pas cette année, cf récit 2022)… On emprunte alors une promenade pavée de rouge au bord de l'eau, jalonnée de pontons de bois, offrant une vue spectaculaire sur le lac et ses montagnes environnantes, et surtout l'île de San Giulio au milieu de cette beauté… Le km 6 est passé. Une petite fontaine en sortie, puis un peu de route en ville, une seconde fontaine, et nous entrons dans le petit port en centre ville au km 7, on longe l’accostage de quelques bateaux et quelques bars sur une portion pavée dont on sort en courbe vers la gauche, après avoir effectué une boucle à l’extrémité du ponton (km 7,363 - 28,460 au deuxième tour). Dans ce passage, deux toilettes de chantier me sauveront la vie plusieurs fois… La sortie du bourg amorce la lente montée sur les hauts de Pella, pour nous amener à Ronco.

Un virage à droite. C’est alors une large route bitumée qui commence par une forte montée - on passe le km 8 dans l’ascension - puis serpente et ondule vers Ronco. Le km 9 est perdu au milieu d’une alternance d’interminables faux-plats descendants (à l’aller) ou montants (au retour) au-dessus de Pella qui offre de très belles vues plongeantes sur le lac. Les touristes sont toujours là, surtout les week-ends, qui viennent pique-niquer ici en camping car, l’endroit étant équipé de petites tables en bois… et d'une fontaine! Lorsqu’on aperçoit le panneau du km 10, commence la grosse montée vers Ronco et on arrive en côte au second poste de ravitaillement, juste en face d’une une source bien fraîche sortant de la paroi rocheuse de l’autre côté de la route. Même menu que celui du km 5. Enfin, 500 mètres plus loin, c’est le sommet et le demi-tour à Ronco, avec un dernier petit coup de cul de derrière les fagots, qui nous achève avant de repartir vers Gozzano.

Après l'arrivée, chaque jour une partie de plage privatisée, le Marathon Paradise, est spécialement dédiée aux coureurs pour récupérer tranquillement en bord de lac, avec marmite de pâtes qui cuit tout l'après-midi, bière, animation musicale avec DJ sur une estrade qui sert à accueillir chaque jour quelques coureurs mis à l’honneur car fêtant leur 100ème, 500ème, 1600ème (!!) etc… marathon. A cette occasion le Président Paolo Gino interviewe les coureurs, leur offre un macaron du club au nombre de marathons après quoi des gâteaux à leur effigie et palmarès sont offerts à tous avec prosecco…Merveilleux sens de l'accueil et de l’amitié… Le répertoire populaire italien y passe chaque jour : Gloria, Felicita, E Salachi, Volare, White is white (version transalpine)...

 

Mais revenons sur la course, à travers cet authentique et incroyable témoignage, le “Journal de bord de Domenico, le lion(ceau)* du Taillan ”.



Le voyage depuis Nice a été très pluvieux vendredi sous un ciel noir, on se demandait ce qui se passait en voyant de nombreuses voitures s’arrêter sur l’autoroute pour aller s’abriter sous des ponts ! Heureusement, la météo vire à nouveau au grand bleu ce samedi matin, a priori pour longtemps. Ouf..

On a repris le même hébergement en bord de lac que l’an dernier, le Notte sul Lago, dirigé par une charmante mamie qui ne parle pas un mot de français, soit le même niveau que notre italien…et pour se rendre au départ, nous avons 400 m de marche le long de la route, puis empruntons un sentier qui plonge directement vers le lac depuis un virage. Sa pente est assez forte,alors on a installé une corde d'une vingtaine de mètres, solidement arrimée à la glissière de sécurité pour descendre et remonter chaque jour en rappel !

 

Day 1

Après le premier lever à 6h d’une série de 10, nous nous rendons au départ pour retirer nos dossards, c’est un peu le bazard sur la zone,  du coup on partira avec 30 min de retard, à 8h30.

Tout de suite on est dans une ambiance retrouvailles avec les copains Pascal, Chantal, Jean-Louis Crocs Man en sandales, Gaëtan habituel soldat romain, (c’est la première fois que je le vois en coureur), la fidèle Carla, et tous les habitués italiens ou internationaux, Adam vainqueur l'an dernier, Giorgio 3 fois champion du Monde de 100km, Jane l'Australienne et Peter son mari, Karl-Alfred l'Autrichien boulimique de séries, et toute une brochette de coureurs/ses au palmarès d'alien entre 250 et 1600 marathons au compteur! On a beau le savoir maintenant, on est toujours impressionnés, le mot est faible... tous humbles et d'une gentillesse extrême, créant cette atmosphère amicale quasi familiale. Après le discours inaugural de Paolo le grand Commandatore de cet excellent Club Super Marathon Italia où Nono et moi avons signé l’an dernier (tesseri 868 et 869), le peloton est enfin lâché tous coureurs confondus, 10, 21, 42 et 50 km. Menu à la carte, chacun peut faire la ou les courses qu’il souhaite.

La course a été tranquille jusqu'au semi après quoi très vite (c'est dingue comme on peut changer d'état de forme en quelques km) la forme à décliné inversement proportionnellement à l'augmentation de la température... 27°C très vite et soleil sans nuage, alternance marche-course au gré du profil de la course (470 D+ au total). “Hernia”, ma hernie du sportif gauche, s'est réveillée petit à petit, ainsi qu'une vieille douleur osseuse au pied droit, vite lancinante au point de concentrer toute mon attention dessus jusqu'à l'arrivée. Demain je ferai une infidélité à mes croc's pour mes Hoka d'entraînement dont les semelles soutiendront peut-être mieux ma voûte plantaire...

De fontaine en fontaine, on a déroulé ce parcours qu'on connaît par cœur, se délectant de pastèques et tomates à la croque au sel aux ravitos. Nous avons retrouvé ce grand plaisir de saluer tous nos amis à chaque fois que l'on se croise, à grands coups de “Braavo, braavi, braava” ! et autres “Forzaaaa Ragazzi”, “Grande” !!...

J'ai partagé la quasi-totalité de la course avec Nono, et sur les derniers passages à chaque ravito, on a repris cette euphorisante habitude de dire “A domani!” aux bénévoles !

Profitant d’un regain de forme, j'ai terminé un peu plus fort sur les 4 derniers km pour finir ce 1er épisode en 5h22, mon PB ici, 3 minutes avant lui. (C'est aussi sans doute pourquoi je me sentais fatigué et en forme moyenne dans la 2ème partie de la course). 

Après avoir reçu une -première- jolie médaille émaillée blanche, nous sommes allés récupérer un peu de nos efforts avec un bon plat de pâtes au Marathon Paradise, un trempage des pieds dans le lac (un petit bonheur), après quoi on rentrait au gîte pour souffler et retaper la machine pour le lendemain.

 

Day 2

Il fait toujours aussi chaud, aussi beau. Tout le long de ma course, j’ai ressenti les mêmes petites douleurs, mais je les affronte avec le même mental...

J’ai donc repris mes Hoka, pardon à mes crocs,  pour essayer de juguler cette violente douleur osseuse au pied droit, j’ai l’impression de prendre des coups de marteau sur le scaphoïde... Au final, je mettrai 3 minutes de plus qu'hier, Nono 7, nous sommes contents et avec la sensation d'être un peu moins fatigués qu'hier.

On retiendra aussi de ce jour la traversée de Pella en fête avec la journée Pirates, toute la bourgade s’est donné rendez-vous sur la promenade pour venir manger des panini ou boire des bières. Fendre une foule qui se fiche complètement des coureurs était assez amusant, heureusement qu'on n'était pas là pour le chrono !

5h25 pour moi, 5h32 pour Nono. L'aventure continue domani !

 

Day 3

A froid au lever les jambes sont raides, du meilleur bois; la douleur au scaphoïde est tenace, lancinante.... aïe aïe, il va falloir chauffer tout ça.

… Ce sera une journée sans!

Grosse panne de quadriceps pour moi pendant la course, ils sont redevenus un peu fonctionnels au bout de 35 km et j'ai alors fini honnêtement en courant pas trop mal les 4 derniers km, comme tous les jours d'ailleurs... avant j'ai eu de longs moments de solitude, le peloton ayant bien diminué après le week-end... On comptera seulement 65 arrivants aujourd'hui.

Nono a souffert d'une violente migraine jusqu'aux ⅔ de la  course (de ces migraines qui le réveillent en pleine nuit pour s’injecter un puissant vasoconstricteur dans la cuisse), il a été héroïque tout le long, avant d'envoyer du bois sur la fin de course, lui qui avait des jambes de feu, et de me mettre  7 minutes dans la vue à l'arrivée ! Nono 5h29, Doumé 5h 36.

 

Day 4

Nous sommes sur une configuration bien différente aujourd'hui! Aucune alerte migraine pour Nono cette nuit, il pète le feu.

Mes quads vont un peu mieux, ils sont moins raides, le scaphoïde n'a pas empiré...

Au départ je le verrai 300 mètres,  puis... au 1er croisement sur les hauteurs de Ronco, moi montant en marchant (normal), lui en courant, puis juste après le semi, il a bien 2 km d'avance, et à nouveau à Ronco. 4h54 à l'arrivée, il a honoré son 99ème marathon !!

J'ai donc couru en solitaire aujourd'hui, heureusement qu'on croise tous nos amis plusieurs fois sur le parcours ! Les jambes un peu moins fatiguées qu'hier, en ajustant ma cadence de course au rythme qui me convient, j'arrive à progresser correctement. J'ai juste un souci avec les descentes, mes quads n'en veulent plus! Donc je descends quasiment en marchant... 2h37 au semi, 12 min de mieux qu'hier. Sur le second semi je vais essayer de répéter ma course d'hier, ce sera chose faite en essayant de résister à la tentation de la marche ou d’arrêts trop longs aux ravitos, pour finir en 5h23. Nous sommes encore une fois contents de notre journée !!

Mais aussi curieux d'être à demain, pour courir un cinquième marathon consécutif, ce qui sera une grande première pour nous deux, ... et le 100ème de Nono! En attendant, quel plaisir dans notre paradis de récup  de prendre une chaise en résine, de la mettre à l'eau et de s'asseoir les jambes - voire les fesses - au frais à contempler la nature…

 

Day 5

Ce sera une journée un peu difficile, les quads sont de moins en moins douloureux mais n'ont plus beaucoup d'énergie ! Il a fait plus chaud qu'hier, le 2ème semi s'est couru un peu au mental, mais avec à nouveau ces 4 derniers km plus dynamiques que le reste.

Nono en jambes mais avec le dos douloureux (tout comme moi, crispé et tendu) boucle en 5h29, moi en 5h35, encore une fois pas mécontent, mais j'ai dû m'accrocher. En fin de course je pensais déjà à un marathon "récup" demain, pour donner un peu d'air à la machine. J'avais rechaussé les crocs, mes doigts de pied se sentant un peu à l'étroit dans les Hoka après 3 étapes; mais j'ai moins d'amorti pour le dos, je vais donc alterner !

Et surtout en fin d'après midi eut lieu la grande cérémonie en l'honneur de 3 nouveaux écussons 100, 250, et 200 marathons. Un salon installé sur la grande estrade du Marathon Paradise recevait dans des fauteuils "genre Louis XV" notre nouveau centenaire Nono, interviewé en anglais par le président Paolo Gino, qui lui remettait le fameux macaron  avant de présenter et déguster le fameux et traditionnel gâteau à son effigie. L'interview fut retransmise en direct sur Facebook, un événement ! Et j'offrai à Nono le t-shirt Club 100 Marathons France, respectant ainsi la tradition de l'autre côté de la frontière ! Le soir, on se faisait un bon resto pour fêter l'événement. 

 

Day 6

Encore une chaude journée, comme prévu, nous sommes partis tranquilles en mode touriste, intégrant très vite des séquences de marche pour profiter un peu plus du paysage et prendre quelques photos du lac, notamment de la somptueuse île de San Giulio, visible sous de nombreux angles différents.

Aujourd'hui nous avons choisi de courir aux couleurs violettes de Laurette Fugain. Sur 10 étapes, une en l’honneur de notre association préférée était la moindre des choses… 

Au départ, mes douleurs dorsales et de hernie sont déjà bien là.

Très vite cette chaleur nous a séchés et le peu d'énergie disponible a vite été consommé... on revient au semi en 3h01. C’est toujours difficile de repartir après le ravitaillement du semi pour refaire tout le parcours, il faut se remotiver !… On veut essayer de boucler la deuxième partie sur le même tempo même si on sent bien parfois qu'on va s'éteindre doucement… Dans ces cas-là, il faut laisser passer le temps… Puis l'envie est revenue peu à peu sur les hauteurs de Ronco et l'allure s'est redynamisée. Nono partait devant avant d'être rattrapé par une migraine...il allait finir les 4 derniers km en roue libre tandis que je rallumais mon moteur pour m'arracher sur les 2 derniers, ayant subitement réalisé qu’un sub 6 était à nouveau possible... Finissant au sprint (prise de risque bien dérisoire qui aurait pu avoir de funestes conséquences), j'allais finalement m’échouer en 6h00 et une poignée de secondes, Nono arrivait 9 minutes derrière. Sur la fin de course, j’ai bien échangé avec une des légendes du peloton, l’anglais Nick Nicholson, grande armoire à glace évoquant plus un arrière de handball qu’un coureur longue distance, et qui fêtera ici son 1200ème marathon (ultras compris), lui qui (anecdote qui calme) a couru 500 marathons et 505 ultras en 4 ans… L'histoire ne retiendra pas que ce jour-là j'ai fini devant lui !

Je pense qu'on va se contenter de ce type de rythme tranquille pour les courses à venir, d'autant plus que certains signaux m'ont été envoyés, comme ce léger réveil d'Achille droit...

La fête au Marathon Paradise célébrera un 750ème marathon aujourd'hui, avec comme à chaque fois gâteau et prosecco.

 

Day 7

Aujourd’hui, on a décidé avec un autre Français de rendre un hommage à Jean-Louis Crocs Man en arborant de magnifiques chemises hawaïennes.

J’ai aussi croisé Pierre l'Ultra-Suisse, et Dan “Moïse” de retour sur Orta pour les 4 derniers marathons, J’ai couru tout seul cette septième étape, Nono sans migraine s'est échappé tout de suite. Mon démarrage a été un peu pénible, en effet il me faut bien les 3 1ers km pour lancer la machine chaque matin, et ils paraissent alors si longs…!

Apparaissent maintenant de nouvelles douleurs, mon dos est incroyablement crispé, l'ongle du pouce droit est sur le départ, une grosse ampoule est apparue juste à côté, et mes deux genoux sont sensibles...

Après une première boucle en 2h45, j'attendais les 7 derniers km avec impatience, jusque-là je vais toujours mieux sur cette ultime portion, et dès le dernier ravito (km 5), je change imperceptiblement d'allure pour lancer la "mobilete tranquile" (pure invention de mon cerveau en hypoxie, accent italien indispensable)!

Le parcours fut chaud sur cette seconde partie, mais la machine a tenu ! Je coupe finalement la ligne en 5h39, j'en suis très content, c’est 20 minutes de mieux qu'hier, tandis que Nono à nouveau libéré de ses migraines a terminé en 5h 21.

C’est le moment très attendu de l’entrée au Marathon Paradise, avec une installation de chaises dans l'eau pour se relaxer les jambes au frais, puis on s'est fait un petit plouf dans le lac, un petit bonheur après avoir goulûment englouti notre assiette de pâtes de récup.

Plus que 3 !

Day 8

Peu d'énergie dans les jambes aujourd'hui, des ampoules, des douleurs naissantes un peu partout.. on est donc partis ce matin en mode "il en reste 3, on s'économise".

Il fait déjà chaud... Les footballeuses françaises jouent leur 1/4 de finale du Mondial en Australie, contre les Australiennes, ce qui nous a bien occupés pendant 2h30, grâce à l’interminable série de tirs au but de fin de match qui nous a offert un petit ascenseur émotionnel hélas défavorable in fine.

Au km 5 je fais remarquer à Nono qu'on vient de passer les 300 km depuis samedi dernier!

Au virage de Ronco (km 10,5), une petite alerte mollet droit me sort de ma routine, plusieurs étincelles en quart supéro-externe me font raccourcir la foulée et ralentir en descente!

Après un passage au semi en 2h59, le redémarrage est de plus en plus pénible, et le match plié à Pella sur un dernier pénalty manqué...

On déroule alors en alternant marche-course, à chaque ravito je confirme ces découvertes gastronomiques de la semaine : la banane au gros sel  ou la pastèque au gros sel, en complément de la tomate du même nom.

Le temps passait et on arrivait au dernier ravito, lançant alors la séquence de course la moins lente du circuit malgré cette descente assassine juste avant de débouler sur la plage. Celle-ci, mes jambes n'en veulent plus!

4 km plus loin, on terminait ensemble en 6h12, contents de cet honnête chrono.

 

Day 9

Pas trop envie ce matin, petite lassitude vite dissipée en retrouvant notre petit monde au départ . Parti avec Jean-Michel, on a papoté sur les 4 premiers km, après quoi je poursuivais de ma petite foulée mobylette. Je rejoignais Dan un peu plus loin, pour de nouveaux petits papotages et je me retrouvais à nouveau seul après Pella pour ce premier aller-retour sur les hauteurs,  rester concentré sur le tempo... Je croisais Nono sur le retour, jambes de feu et dos en vrac, un autre point commun (le dos, pas les jambes)!

Passage au semi en 2h46, toujours compliqué (je me répète) de se motiver pour lancer la 2ème boucle... Je croisais Chantal et Pascal dans un même tempo aujourd'hui, et toutes les têtes connues désormais, mais avec une densité en bipèdes qui tend vers zéro lorsque la course avance. Sur la promenade côtière de Pella (km 27), je remarquais un petit attroupement de touristes à la balustrade, observant quelque chose sur les rochers en contrebas. Une tortue de belle taille (40 cm) se chauffait tranquillement au soleil. Je notais dans ma tête de m'arrêter au retour pour prendre une petite photo (test de mémoire sous contrainte de fatigue), ce qui sera fait 1 heure plus tard !

La température n'en finit pas de monter, plus de 30°C... La grande ligne droite quasi déserte vers Ronco, il faut le vivre ! Mais l'esprit de compèt reprend toujours le dessus chez moi et je m'accrochais à mes petits calculs, relançais dès que je pouvais, pour arriver sur les derniers km, et me forcer un peu pour finir en 5h39, une demi-heure de moins qu'hier. Nono avait bouclé depuis longtemps en 5h22!

Le soir se tint la soirée de clôture de cette 9ème édition des Orta 10 in 10 au Lido di Gozzano, dress code blanc, les chemises et polos du club étaient fièrement portés. Discours, hommages et beaucoup de fraternité et de rires rempliront cette soirée de futurs regrets ! Jean-Vincent, grand ami de Nono avait débarqué en toute surprise de Saint-Raphaël pour célébrer le Centenaire et nos (presque) dix travaux. Domenico “le Lion de Venise” offrira un gâteau supplémentaire pour célébrer son 250eme marathon et ultra. Oui, une vraie soirée bonheur !

 

Day 10 - Dernier jour

Au lever , on s'interroge avec Nono, faut-il considérer que c’est “enfin”, ou “déjà” notre dernière épreuve ? Un gros orage cette nuit a fait un peu tomber la température. Mais l'atmosphère est très humide, et on est en nage tout de suite. Nous courons le 1er semi au petit trot, un peu las, la jauge à essence quasiment à zéro, mais avec une grande envie de finir. On restera ensemble tout le long, pour un passage au semi en 2h52. Jean-Vincent nous fait la surprise de nous y attendre, pour nous escorter sur quelques km, qui vont finalement aller jusqu'au bout ! Appliqués tout en savourant cette dernière boucle, on prendra le temps lors du dernier passage par Pella de s'arrêter à une gelateria pour s’offrir une petite glace, petit ravito improvisé au km 35… Peu après, on franchissait main dans la main la ligne finale de cette incroyable aventure en 5h53.

 

Incroyable…, we had MADE IT !!

 

La remise des récompenses au Marathon Paradise mettra tous les finishers, podium ou non, à l'honneur avec trophées et t-shirts finisher. On se quittera la tête pleine d'étoiles sur un dernier gâteau (Chantal 550 et Carla 700), un peu à regrets après toutes ces amitiés liées dans la sueur matinale pendant 10 jours consécutifs. 

Je pense fort aux Carla (IT), Charlie (UK), Domenico “Leon Venezian” (IT, valeureux sur 10x50 km, d’où le *lionceau du Taillan plus haut !), Minna (DK), Dan “Moïse” (FR), Andrew (UK), Colette (IE), Samantha (SI), Nick (UK), Bassit (ES), Jean-Louis “Crocs Man” (FR), Jane (AU), Giorgio (IT), Pascal et Chantal (FR), Piero (IT, Mr 1600 !), Peter (AU), Gaetan (FR), Aivars (SI), Luca (IT), “Grande” Karl (AT), Sivabalan “Good job!”(IN), venus de partout dans le Monde…, et tous les autres pour ces échanges, ces sourires, quel beau format, je comprends maintenant mieux tous ceux qui s’y adonnent régulièrement. 

Et il faut féliciter ce grand Club Super Marathon Italia qui sait organiser, recevoir, mettre à l’honneur, et promouvoir une atmosphère familiale extrêmement attachante, merci à tous les bénévoles, merci, monsieur Paolo Gino. Quelle incroyable aventure…

 

Quelques chiffres avant de refermer mon journal:

10 jours

422,95 km

4134m D+ selon ma Garmin

165 classés sur marathon (en ont couru au moins un)

Nono 11ème, 55h50

Doumé 12ème, 56h48

Le vainqueur a mis 32h48 pour s’imposer

Victimes : Une paire de Hoka (8 courses, 2 en croc’s), l'ongle du pouce droit.

 

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Commentaires 1

grenouille le lundi 18 mars 2024 08:35

?? relu avec plaisir ton récit ce matin….bravo encore à vous deux ! ….j’ai décidé de tenter l’aventure cette année, ce sera un mélange course marche pour moi et si j’y arrive ce sera un grand honneur pour la petite ? que je suis !! Une sortie honorable de ma petite carrière de marathonienne !
Merci de joli récit, à très vite à Givry !

?? relu avec plaisir ton récit ce matin….bravo encore à vous deux ! ….j’ai décidé de tenter l’aventure cette année, ce sera un mélange course marche pour moi et si j’y arrive ce sera un grand honneur pour la petite ? que je suis !! Une sortie honorable de ma petite carrière de marathonienne ! Merci de joli récit, à très vite à Givry !
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Invité
samedi 27 avril 2024

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