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Arcachon 2023 - Larisa vous salue bien

Arcachon2023

Nouveauté sur le circuit, le marathon “des 4 saisons” tient son nom original des différents quartiers de la ville traversés lors de la course, c’est un parcours composé de deux boucles de 21,1 km allant du Cercle de voile du Pyla jusqu’aux prés-salés du côté de la Teste. Une première édition presque à domicile que je ne pouvais pas rater, je m'étais donc inscrit très vite, d'où mon dossard élite tout à fait usurpé, le 13 !

Pour ce premier marathon d’Arcachon, 500 coureurs étaient au départ, l’organisation ayant dû refuser du monde. Le retrait des dossards a lieu la veille de la course, dans l’arrière boutique de la salle de gym de l'organisateur, on est encore sur la phase artisanale.

Dimanche matin, la météo est digne du baptême...Un vent de gueux balaye la côte depuis quelques jours, c'est la tempête Larisa qui traverse le pays.. Le ciel est bouché, gris couleur d'huître. Arrivé en ville une heure avant le départ, je me suis garé à proximité et suis resté bien au chaud dans la voiture jusqu'au dernier moment, la pluie tombant dru sans discontinuer. J’ai aperçu brièvement Olivier revenant d'échauffement… je voulais courir sous les couleurs des Laurette Fugain, mais le t-shirt restera caché sous la veste de pluie (dont je me félicite chaque fois que le ciel me tombe sur la tête); les crocs sont affutés et frétillent d'une impatience mêlée d’une légère inquiétude, c’est leur première sortie officielle de l’année ! cette semaine je les ai enfilés pour un petit run de retrouvailles…

Le départ est donné sous une pluie battante à 9h30 en plein centre, face au Bassin, place Thiers devant la jetée. Pour débuter, nous sommes poussés par un fort vent dans le dos, cinglés par la pluie. C’est une longue promenade revêtue de planches qui longe la plage d’Eyrac jusqu'au port de plaisance. Je suis très prudent et attentif à chaque foulée dans l'anticipation d'une glissade sur le bois détrempé… Peu à peu, la pluie baisse d'intensité.

Direction les prés salés de la Teste pour une boucle nature boueuse à souhait (km 4), un passage trail bien glissant dont mes croc's se souviendront après s'être fait submerger par une boue blanchâtre alors que je luttais pour ne pas finir à plat ventre !.. je garderai longtemps en mémoire ce moment où, concentré pour garder l'équilibre à vitesse très réduite, j'ai brusquement vacillé, mes crocs se faisant aspirer telles le Titanic dans cette grande flaque dans un sinistre bruit de succion, bloub bloub alors que mes chaussettes disparaissaient... Heureusement, je survivai à cet enfer humide de 2,5 km de long, récompensé avant la sortie de ce bourbier par une jolie vue en profondeur sur le port ostréicole, ses maisons et ses rangées de plates.

En sortie, on longe la route et un virage à gauche nous embarque pour un long retour vers le grand rond point de la place de Verdun, essentiellement par de larges trottoirs (des km que je qualifie de "gratuits", car sans difficulté et qui permettent de faire du kilométrage. Dès que je suis dans le dur, j'attends ces km pour me relancer et m’encourager).

On bifurque alors à droite sur l'avenue Deganne, pour rejoindre le Casino où un virage à gauche nous ramène sur le front de mer, pour une grande claque soudaine, accueillis par un vent de face poussé au maximum, heureusement pour un court passage ! Petit passage en centre ville, pour un ravito bienvenu au km 10, puis c'est la ville d'hiver avec très vite les épingles de la montée du Belvédère, un violent coup de cul sans transition les mains sur les cuisses, par lequel on enroule le parc du casino mauresque. La pluie redouble. Le parcours va alors traverser Le Moulleau, et onduler jusqu'à Pyla sur mer où on retrouve la plage des Abatilles au km 15 pour une longue remontée vers le centre. Un violent vent de travers, petit largue bâbord amure je dirais, nous pousse légèrement, je cours en crabe, et les kites s'éclatent dans tous les sens du terme. Le spectacle est grandiose, la mer est d'huître, moutonneuse sous un ciel lourd, on ne voit quasiment pas la presqu'île du Cap-Ferret pourtant juste en face. La plage Péreire défile, puis on quitte un peu la côte pour une dernière montée en courbe qui débouche sur une longue ligne droite, et son large trottoir zébré de vert. C’est l’enfilade des boulevards de la Mer, de l’Océan, et de la Plage, devinez où on se trouve ! Un dernier virage à gauche, l’accueil souriant d’un poste de ravitaillement côtier, et l'arche d'arrivée est en vue à 300m.

Le semi est bouclé en 2h14, ce qui me ravit car moins lent que prévu.

D’ailleurs, avec ce temps apocalyptique, je n’ai consulté que très peu mon chrono, 2 fois, et à chaque fois avec la bonne surprise d’avoir couvert beaucoup plus de route qu’imaginé. Mais maintenant, il faut refaire cette boucle !

Vers le km 23, en sortant du port de plaisance, une tension apparaît à l'ischio droit, un peu lancinante, que j'essaie de calmer en décontractant la foulée... elle m'accompagnera jusqu'à 5km de l'arrivée, où je l'oublierai… la bonne nouvelle, c’est que l’ischio gauche, celui-là même qui m’avait contraint à mon premier DNF à Cognac en novembre, est guéri ! Ce deuxième semi est couru encore plus en solitaire que le premier, avec souvent personne en ligne de mire, ni devant derrière… J’ai croisé furtivement Joêl, futur centenaire à Givry dans 15 jours, il était au km 24 et moi un peu devant, et Jean-Michel la légende des 100 bornes, vers le Moulleau. Sinon, c’était moi et les mouettes… Je courbe l'échine contre le vent et les giboulées qui s'enchaînent… Mes hernies - crurale à gauche et inguinale à droite (ou l’inverse) - se réveillent peu à peu et profitent de l'air iodé, je tente de rentrer le ventre…

Un point sur les ravitaillements, classiques et bien achalandés, avec eau, coca, jus de fruits, beaucoup de bonbons haribo style, servis avec sourire et réconfort, et une petite soupe bonus à l'arrivée.

Il faut saluer la mobilisation des bénévoles (près de 200), dont beaucoup de personnes âgées, qui se sont gelés les pauvres à nous encourager, à nous guider et nous servir tout le long, alors que le temps incitait plutôt à rester chez soi. Ils étaient partout sur tout le parcours et aux postes de ravitaillement.

En fin de deuxième boucle, j’accueille avec plaisir le petit passage qui nous amène à la plage à Pyla, après la boucle dans Le Moulleau un peu longuette, car je sais que bientôt je serai au bout, c’est vraiment la “dernière ligne droite”. Mes croc’s accélèrent un peu, j’ai vu que je pouvais réussir un sub.

C'est donc en 4h39 que je coupe la ligne sur la jetée Thiers (ah, je n’avais pas précisé quel sub! ), très content de ce chrono en retour de blessure et dans ces conditions météo, avec juste un petit 11 min de positive split, what else ? Je savoure la petite médaille toute rouge, complétant une gentille dotation composée d’un très joli t-shirt en coton et quelques petits goodies.

Le temps de saluer Chantal arrivée peu avant moi et de la féliciter pour ce nouvel opus à quelques encablures de sa 500ème étoile, et d'avaler une soupe bien chaude, je m'éclipse très vite, car j'ai un train à Bordeaux ce soir avant un avion demain matin, tout ça sur fond de mouvements sociaux un peu perturbants! Maintenant, les vacances commencent, et après une petite pause tropicale, j'en remettrai le couvert - dans tous les sens du terme - à Givry !

Ce marathon des 4 saisons nous a offert 4 fois l'automne, avec ce ciel gris, bouché, sur une mer d'huître, un vent de folie le long de la côte, une pluie bien lourde presque tout le temps, le tout sur un très beau parcours vallonné. Pour une première ce fut une belle réussite, il a un bel avenir devant lui, et je le referai avec plaisir… mais à une saison plus clémente s’il vous plaît !

Quant aux habitants du Bassin, les veinards ont désormais un marathon de printemps ici (enfin, printemps, il faut le dire vite), et un marathon d'automne avec les Villages du Cap-Ferret, qui dit mieux!

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Commentaires 1

Jo Runner le mercredi 5 avril 2023 13:43

Super récit qui résume aussi ce que j'ai ressenti au niveau de la météo qui n'avait pas ternie cette magnifique organisation. Je ne raterai pas le prochain. Merci Doumé

Super récit qui résume aussi ce que j'ai ressenti au niveau de la météo qui n'avait pas ternie cette magnifique organisation. Je ne raterai pas le prochain. Merci Doumé
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vendredi 29 mars 2024

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